Peux-tu, en quelques mots, pour ceux qui ne te connaissent pas en France, nous parler
de ton parcours, de ta carrière ?

Quels sont les choses, dont tu traites le plus dans des textes ? Tes sujets de prédilections ?

Ecoute, je suis Dj et je n'ai pas de sujets particuliers, je fonctionne à la vibes. C'est
pourquoi, tu peux m'entendre avec différents styles, et te parlant de sujets variés (il nous
chante alors, toute une série de refrains pour illustrer tout ça !). Ce ne sont que des vibes, je
ne me focalise pas que sur une chose, il y a tellement de sujet, tellement de choses à dire. Si
tu écoutes tous les morceaux que j'ai enregistrés, sur chaques labels, chaque chanson est
différente ! , chaque vibe est différente. Dans un mois, j'aurais 29 ans, je parle que de mes
expériences, de ce que j'ai vu et vécu ! .
Dans ta carrière quels ont été tes models, tes mentors ?


Mon oncle appartenait à un groupe connu en Jamaïque, les Astronauts !
Mon oncle Issac Henry, était le chanteur des Astronauts, ils avaient des tubes comme : "I'm
a born Jamaïcan, I'm a son of Israël...", il était un de mes mentors. Bien sur, il y a aussi Bob
Marley et Marcus Garvey, je suis de la même ville qu'eux, je suis de St.Ann, nous avons
donc des choses en commun. Nous sommes de la même famille ! . Mais le plus grand de mes
mentors, c'est dieu, il est à l'origine de tout ce que j'ai fait, de mon inspiration, je lui dois
donc tout ! .


Peux-tu nous parler de ta méthode de travail ? De ta façon décrire une chanson ?

C'est simple, j'arrive, j'écoute la version, puis, je prends un morceau de papier et j'écris ! . Je
fonctionne comme ça, au feeling. Le travail se fait à partir de la version ! .
L'autre jour, je me suis amusé à compter le nombre de chanson que j'avais écrite et, depuis
mais début, j'ai fais 180 chansons. C'est énorme, pour te dire, je ne me rappel plus des
paroles de certaines d'entre elles. La version part et un mec dans la salle, se met a hurler le
refrain et puis bon ça me revient et j'y vais !

Quelle est ta côte de popularité à l'heure actuelle, en Jamaïque ?

Tu sais, je reste un artiste underground en Jamaïque, je n'ai pas reçu le soutient, le respect
qui m'était du et je ne sais vraiment pas pourquoi ! Peut être, parce que je n'ai pas signé sur
un gros label. C'est peut être à cause de ces choses matériels, je ne vois pas ! ,mais tu vois
en Jamaïque toutes ces choses sont importantes. Mais bon, tu peux voir le travail que j'ai
fourni en regardant le nombre de disques que j'ai sorti ; les gens les écoutes et sentent bien
que mon son a quelque chose de particulier !
A l'heure actuelle en Jamaïque, les sounds systems ont le contrôle de ce qu'ils passent et ils
pensent que c'est du reggae. Ils ne savent pas que Bob Marley c'est du reggae, que Peter
Tosh, Jacob Miller c'est pas des conneries. Ce qu'ils nous ont donné c'est quelque chose de
hardcore, quelque chose de grand. On n'a pas le droit de diriger comme ça et surtout parce
que Peter Tosh, Jacob Miller et Bob Marley nous ont donné quelque chose de grand. Il
devrait jouer ces sons, mais ils préfèrent laisser les gens undergrounds. C'est la même chose
avec vos radios en France, elles disent avoir des programmes internationaux, mais quand on
écoute ce qu'elles diffusent, ce n'est pas vraiment le cas ! . C 'est leur façon de fonctionner
et tu vois même si la France et la Jamaïque sont deux pays diffèrents, ça fonctionne pareil.



Parmis toutes ces chansons que tu as écrite, tu dois bien avoir une favorite?

Toutes mes chansons sont mes favorites, crois-moi, j'aime toutes mes chansons. Je les
écoute tous les jours, et vraiment je ne peu pas choisir.
Je n'ai vraiment pas de favorites, mais le morceau qui m'a valu le plus reconnaissance c'est
Kong Fui, ce titre m'a construit ! Les gens ont vu que Future Trouble était un Kong fui man.
A part ça, je ne vois pas, un morceau comme "more love, more power, more glory" est aussi
une super chanson, toutes mes chansons sont belles. Non, vraiment pas de favorites ! .


Pourquoi as-tu choisi de tourner avec le Tan Tudy Sound System ?

En tournée en france au côtés du Tan Tudy
sound system, nous l'avons rencontré pour
vous lors de son passage à Marseille.
Quelques informations, il est née en 1972
en Jamaïque dans la province de St.Ann, le
hit qui va le faire connaitre au pays c'est
Kung-Fu, par la suite il va en enregistré
un nombre concidérable de 45 tours mais
malgrés cela, il reste un personnage de
l'ombre!.
Ma carrière a vraiment commencé en 1994, date à laquelle j'ai participé au Reggae Sunsplash !
Parallèlement, j'ai intégré Roof International pour les "talent shows" et j'ai était découvert par
Courthney Call, tous cela ma mené à Shoking Vibes (label de Beenie Man),et j'y ai enregistré
des morceaux tels que "can't smoke the weed in peace". Je n'ai fais qu'avancer et je me suis
en suite retrouvé chez Fat Eyes. Avancer, je n'ai fais que ça, je suis même partit pour
Kingston, car c'est là-bas que la musique se développe. J'avais besoin de me retrouver dans
un environnement, où le milieu musical était en ébullition ! .
Parce que Tan Tudy est un bon sound et qu'il joue du Roots and Culture. Mais en vérité,
c'est Tan Tudy qui m'a choisi. Ils m'ont fait connaître à Marseille, avec le selecta I du Bionic
Sound !
Je suis déjà venu en France, j'ai fait une date à Paris, c'était mortel ! . Les gens ont aimé ce
que j'ai fait, c'était plein de bonnes vibrations, c'est ça qui me fait travailler. Je vais revenir
pour la sorti de mon nouvel album, il s'appellera" Lyrical Weapon"(il chante alors toute une
série de refrains, ceux du nouvel album !).On retrouvera en featuring Merciless et Beenie
Man, il fera vingt pistes et il y aura trois pistes en bonus. Crois moi je vais revenir, avec plus
de hits, plus de chansons, parce que c'est un don de dieu. Avant ça, je vais faire un gros
break et crois moi je vais revenir bien énervé ! .On essaye de resté conscient, de donner de
l'amour et crois moi je serai bientôt de retour pour jouer du reggae musique. Je dois
maintenant m'occuper de mon label et de ma carrière, ainsi va la vie, c'est ce que dieu m'a
donné, ma destiné.
Pour l'instant, je ne vois personne d'autre pour m'aider que Frenchy (Maximum Sound), il
n'est pas comme les autres producteurs qui te laissent dans la merde. Il a beaucoup apporté
à mon son et s'il a des idées, alors qu'il m'en parle. Quelle que soit la musique ou, la personne
avec qui je dois chanter, je le suis ! Que ce soit avec Lenny Kravitz ou un autre, je m'en fous
! . Certains producteurs vont te faire un son de merde et te laissé tomber, pas Frenchy, car il
agit avec droiture et justice. Avec lui, il y a des papiers, tu signe le contrat, il te donne ton
avance et au final, tu as ton disque. Je le respect pour ça, je le porte dans mon cœur et il en
va de même avec la France ! .

Remerciement au Tan Tudy (Willy & Kenzo), à radio Galère, au
selecta I ( Bionic Sound) et bien sur, à Future Trouble.
Interview réalisée par Seb Chevallier et S.Pineda


Je crois savoir que tu n'aime pas qu'on compare ta voie avec celle de Bob Marley, peux-tu
expliquer pourquoi ?

C'est pas vraiment ça, chacun a des sons différents qui viennent du cœur ! J'aime le Gong, j'aime
ses chansons, son travail, ses attitudes face au business et j'aime son message qui est devenu
universel. Il n'y a pas de meilleurs mentors à suivre musicalement, tu comprends! Si je dois
suivre quelqu'un dans ma carrière et dans mon histoire musicale, pour moi, il n'y a pas meilleur
que le gong. Mais je sais qu'il est Bob Marley et que je suis Buju Banton, à partir de là, je fais
ce que j'ai à faire !


A tes débuts, quels étaient tes mentors, ceux à qui tu voulais ressembler ?

Quand j'ai commencé, c'était Burro Banton parce qu'il avait une grosse voix ! Tout le monde a
des models, c'est comme ça, tout le monde écoute un morceau à la radio, admire un son
particulier ou des notes particulières. Tu les interieurises, et tu vas les utiliser dans ta musique.
Tous ça tu l'as en toi finalement, et ça vient du cœur !


Panhead était un Dj jamaïcain, et il a était assassiné, tu as fais un morceau à ce sujet
" Murderer" : peux-tu nous parler de cette période du dancehall et de ta réaction
musicale ?

Quand j'ai commencé dans le business, Panhead a été le premier mec que j'ai rencontré. C'était
un jeune des rues, on passait nos journées ensemble. Il reste mon meilleur ami ! C'est quelqu'un
qui m'a inculqué des principes, quelqu'un d'ouvert sur le monde. Son message a touché et me
touche encore !


Sur un de tes albums, " Till Shiloh", il y a une chanson avec le regretté Garnett Silk : peux-
tu nous parler de lui, de vos relations ?


Garnett Silk a été un des plus grands talent jamaïcain dans les années 90, notre relation n'était
pas seulement musicale, il était comme un frère. On a fait nos premières armes ensemble. Dieu
m'a donné la chance de passer du temps avec lui avant qu'il ne parte! Notre histoire, c'est le
scénario de la chanson " complain" que j'ai chanté avec Garnett sur l'album "Till Shiloh" (il se
met alors à chanter le refrain de la chanson).

En 1997, tu as fait toute une série de concert en Israël : peux-tu nous parler de ce voyage et
de tes expériences ?

Ce voyage était merveilleux, c'était une de mes plus belles expériences, mon plus beau voyage.
L'endroit était tranquille et agréable à ce moment là, je l'ai vécu comme un pèlerinage : j'étais en
mission pour le reggae ! J'ai joué à Aziz, une ville à la frontière du Liban et d'Israël. Ce soir là,
j'ai joué pour les Israéliens, pour les Libanais et même pour les Jordaniens, sans distinction ! .
On dit de ton dernier album qu'il a un profil international : quelle est selon toi la différence
entre le public jamaïcain et le public "international" ?

En Jamaïque, on joue du hardcore parce que c'est ce que les Jamaïcains veulent entendre. Aux
Etats Unis, on essaie de faire des shows plus conventionnels, comme en France et en
Allemagne, des shows plus accessibles.

Ton dernier album apparaît sur le label Epitaph (punk-rock), c'est le label de Rancid :
peux-tu nous parler de votre rencontre ?


Il est venu me chercher pour bosser sur son dernier album, comme ça c'est bien passé, on a
gardé le contact. Par la suite, il est venu bosser sur mon album " Enchained Spirit", et c'était
plutôt agréable de travailler ensemble.


Peux-tu nous parler, de celui que beaucoup de gens considèrent comme ton mentor,
Donovan Germain le "boss" du label Penthouse ?

Donovan Germain est mon manager depuis 1990-91, on a travaillé ensemble sur les albums
" Till Shiloh ",  " Mr Mention ", " Voice of Jamaïca ", " Inna Height " et plus récemment, sur
" Enchained Spirit ". Notre relation est un échange perpétuel, on a appris l'un de l'autre ; pour
moi il est le meilleur manager Jamaïcain ! .


Ce soir tu as chanté la chanson " Movie Star" sans ton acolyte Wayne Wonder,
mais où est-il passé ?


Wayne Wonder était là l'année dernière, mais cette année il enregistre à New York. Donc
comme tu peux voir, il m'a laissé tout seul, mais bon ! Chacun fait ce qu'il a à faire ! .

Tu as depuis quelque temps crée ton propre label Gargamel, peux-tu nous parler de tes
projets ?

Récemment, j'ai sorti "Armagedon War" un instrumental sur lequel tu peux retrouver Jah Mali,
Luciano, moi Buju Banton et pleins d'autres artistes Lutan Fayah, Anthony John.....
Mon prochain projet porte sur un riddim qui s'appellera "Dirty", il y aura Eléphant Man et
plein d'autres artistes.


Sur l'album de l'artiste français Djamatik, il y a un morceau en duo avec toi, peux-tu nous
parler de votre rencontre ?

J'ai rencontré Djamatik par l'intermédiaire d'une grande légende du reggae Tyrone Downie
(clavier des Wailers !). On a fait un morceau pour son album, je ne sais pas ce qu'il est
devenu, mais en tout cas, le morceau est de qualité ! .


Peux-tu nous parler de l'album " Buju Banton in dub" qui vient de sortir ?

On a compilé certains riddim de l'album Enchained Spirit, mais aussi de plus anciens. On en a
fait des dubs... c'est dubbing Buju Banton ! .


Remerciement à Océane du Moulin, radioGalère, radio Zinzine
et biensûr à Buju Banton.
Interview réalisée par Seb Chevallier et S.Pineda.